Jaroslav Halak a comme l'impression de l'avoir échappé belle.
S'il avait été moins bon, on compterait peut-être le gardien au nombre des victimes du crash d'avion qui a totalement décimé l'équipe de la Ligue continentale de Russie, hier matin.
«J'avais eu des pourparlers avec le Lokomotiv il y a quelques années avant que ça débloque pour moi dans la Ligue nationale», a-t-il raconté lorsque le Journal l'a rencontré dans un hôtel du centreville, quelques minutes après la tragédie.
«S'il avait fallu que je ne fasse pas ma marque avec le Canadien, qui sait ce qui me serait arrivé ? J'aurais tout aussi bien pu me trouver dans cet avion.»
Un ami perdu
C'est avec le moton dans la gorge que l'ancien gardien du Canadien a tenté de décrire ses sentiments.
«Je ne peux pas croire ce qui vient de se produire. C'est pas possible», a-t-il répété à quelques reprises.
«J'essaie de m'enlever ça de la tête en me disant que ça ne s'est pas passé. Mais oui, ça s'est passé...»
«C'est une immense tragédie. Pour le monde du hockey bien entendu, mais d'abord pour toutes les familles qui viennent de sombrer dans le deuil»
«Je viens moi-même de perdre un bon copain en Pavol Demitra (qui en était à sa deuxième saison avec le Lokomotiv après une fructueuse carrière de 13 ans dans la Ligue nationale). Je connaissais très bien Pavol. J'ai eu l'immense plaisir de le côtoyer au sein de l'équipe nationale de notre pays, la Slovaquie.»
«Je l'avais justement rencontré il y a quelques jours. Pavol me disait qu'il al-lait disputer une dernière saison dans la Ligue continentale, après quoi il entendait se consacrer à sa famille.»
«Il ne pourra pas exaucer son souhait. Il va manquer à beaucoup de monde, à moi le premier.»
À Saint Louis
C'est donc le coeur gros et avec un ami en moins qu'Halak a quitté Montréal pour le camp d'entraînement des Blues de Saint Louis, hier en fin d'après-midi, après avoir passé une dizaine de jours en ville en compagnie de son amie Petra.
«J'ai gardé de nombreux amis ici, et c'est pourquoi j'ai décidé de venir m'exercer avec l'un deux, Marc Champagne, qui était mon entraîneur des gardiens chez les juniors», a dit Halak.
Les amateurs montréalais devront patienter avant d'offrir leurs sympathies à Halak.
Sa prochaine visite en ville est prévue pour le 10 janvier alors que les Blues seront les visiteurs du Canadien au Centre Bell.