الأربعاء، 13 يوليو 2011

propos d’une image radio-claire de l’angle mandibulaire chez un enfant de huit ans

Un garc¸on de huit ans est adresse´ en milieu hospitalier
par un pe´dodontiste pour avis diagnostic et
traitement e´ventuel a` la suite d’une de´couverte
radiographique fortuite sur l’orthopantomogramme (OPT)
d’une image radio-claire localise´e a` l’angle mandibulaire
gauche (fig. 1).
L’anamne`se est sans particularite´ : pas d’ante´ce´dent me´dical
ni chirurgical chez cet enfant en bonne sante´ apparente.
Aucune notion de traumatisme ni d’e´pisode de tume´faction
mandibulaire ou late´rocervicale ne sont relate´s. L’examen
clinique exobuccal est strictement normal (aucune de´formation
des contours osseux, absence d’ade´nopathie cervicale).
L’examen endobuccal ne met en e´vidence ni de´formation de
la corticale osseuse vestibulaire gauche, ni fistule muqueuse,
ni alte´ration de la sensibilite´ cutane´omuqueuse dans le
territoire du V3, ni mobilite´ dentaire adjacente.
L’orthopantomogramme montre une image radio-claire
de type monoge´odique unique situe´e dans la re´gion angulomandibulaire
gauche sous le canal alve´olaire infe´rieur,
d’un diame`tre de l’ordre du centime`tre. Le contour de la
le´sion est continu. La le´sion est a` distance de tout e´le´ment
dentaire.
Quels

Re´ponses

Re´ponses
Une tomodensitome´trie permet de situer avec plus de pre´cision
la le´sion osseuse dans les trois dimensions de l’espace et
ses rapports avec les e´le´ments anatomiques voisins (fig. 2, 3).
Diagnostics diffe´rentiels
Ils regroupent l’ensemble des le´sions radio-claires bien
de´limite´es [1]. La conservation de la vitalite´ pulpaire des
dents adjacentes et, ici, la localisation a` distance des e´le´-
ments dentaires permettent d’e´liminer les kystes odontoge`
nes et la lacune de Stafne [2]. Le kyste essentiel, le
kyste e´pidermoı ¨de, le granulome re´parateur central et l’ame´-
loblastome font partie, au contraire, des diagnostics envisageables
[3].
Prise en charge the´rapeutique
Une intervention sous anesthe´sie ge´ne´rale est programme´e
e´tant donne´ le jeune aˆge de l’enfant. L’aspect be´nin initial de
la le´sion n’a pas justifie´ une biopsie pre´alable. Un abord
endobuccal, avec incision line´aire muqueuse jusqu’au contact
osseux re´alise´e en regard du germe de la dent 35 sur une
distance de 4 cm sous la ligne de jonction mucogingivale
vestibulaire, permet l’insertion d’une lame malle´able exposant
la corticale externe et la tre´panation osseuse conduisant
a` une cavite´ osseuse vide (fig. 4). Il n’est pas retrouve´ de
paroi kystique. Ne´anmoins, un curetage minutieux permet le
recueil de petits fragments osseux confie´s au laboratoire
d’anatomopathologie.
Le diagnostic est ici quasiment re´alise´ en perope´ratoire. La
cavite´ est entie`rement vide. Seul l’examen anatomopathologique
permet de poser le diagnostic de certitude : kyste
essentiel ou traumatique ou he´morragique. Une tre`s fine
membrane conjonctive riche en fibroblaste et tatoue´e de
grains d’he´moside´rine est observe´e a` l’examen microscopique.
Le contenu cavitaire est inexistant. Les suites ope´ratoires
sont simples. Cette tre´panation corticale est suffisante
pour stimuler la re´ge´ne´ration osseuse par le biais probable
d’une re´organisation du caillot sanguin forme´ [4]. Une surveillance
radiographique est propose´e, la gue´rison est favorable
en re`gle ge´ne´rale sans re´cidive

Key points

■ Key points
Upper aerodigestive tract carcinoma:
therapeutic management
Cancers of the upper aerodigestive tract cover the solid tumors of
the oral cavity, pharynx and larynx.
The principal risk factors identified are smoking and alcohol.
Moreover, the combination of alcohol and smoking increases the
relative risk by more than simple multiplication.
The pretreatment work-up represents the starting point in the
natural history of the patient’s disease and conditions recovery and
time course; it must be both specific and exhaustive. It leads to a
TNM classification or staging that is a major prognostic factor and
essential to determination of the appropriate therapy.
Patients with cancer of the upper aerodigestive tract must receive
cooperative multidisciplinary treatment.
Conservative treatment strategies must be favored. Treatment is
essentially surgical and radiological.
Prognosis for survival is poor. For all stages and sites together,
5-year survival remains between 30 and 40%.
■ Points essentiels
Les cancers ORL ou des voies aérodigestives supérieures regroupent
les tumeurs solides de la cavité buccale, du pharynx et du larynx.
Les principaux facteurs de risques identifiés sont le tabac et l’alcool.
De plus, l’association alcool-tabac “surmultiplie” le risque relatif.
Le bilan préthérapeutique représente le point de départ dans
l’histoire de la maladie d’un patient, il va conditionner sa guérison
ou son évolution, il se doit d’être précis et exhaustif. Il aboutit à une
classification TNM qui est un facteur pronostique majeur et la clef de
voûte des indications thérapeutiques.
La prise en charge des patients atteints de cancers ORL doit faire
l’objet d’une concertation thérapeutique pluridisciplinaire.
Les stratégies thérapeutiques conservatrices doivent être privilégiées.
Le traitement est essentiellement radiochirurgical.
Le pronostic de survie est mauvais. Pour tous stades et localisations
confondus, la survie reste en moyenne entre 30 et 40 % à
5 ans.
orl/cancérologie
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Presse Med. 2007; 36: 1634–42
© 2007 Elsevier Masson SAS
Tous droits réservés.
tome

Situation actuelle et objectifs

Situation actuelle et objectifs
Les cancers ORL ou des voies aérodigestives supérieures
(VADS) regroupent les tumeurs solides de la cavité buccale,
du pharynx et du larynx.
Ils sont fréquents en Europe et particulièrement en France où leur
incidence annuelle, la plus élevée après la Hongrie, constitue le
cinquième cancer le plus fréquent, après les cancers du sein, du
côlon et du rectum, de la prostate et du poumon. En France, cette
incidence a été estimée en 2000 aux alentours de 20 000 nouveaux
cas chez l’homme (4e rang par ordre de fréquence) et
3 000 nouveaux cas chez la femme (14e rang par ordre de fréquence).
La mortalité chez l’homme, après un pic de fréquence à
39 pour 100 000 en 1976, a été divisée par 2 à ce jour, soit un
retour au taux de 1950. Chez la femme si la mortalité est bien
moindre, en revanche, elle a doublé depuis 1950, pour être à ce
jour aux alentours de 8 pour 100 000. La mortalité des carcinomes
des VADS est très inégale selon les régions françaises, dans
les départements du Nord Pas-de-Calais, elle approche du double
de celle des départements du Sud-Ouest [1].
En France, 90 % des décès par cancer des VADS chez l’homme
sont attribuables au tabac et/ou à l’alcool [1]. Il existe une
corrélation entre l’âge du début de l’exposition, la dose journalière,
la durée de l’exposition et le risque carcinologique. La
mortalité par cancers des VADS est 7 fois plus élevée chez les
fumeurs de cigarettes que chez les non-fumeurs et reste 3 fois
plus élevée chez les ex-fumeurs que chez les non-fumeurs. Le
rôle du cannabis comme carcinogène est établi [2], en particulier
dans l’incidence des cancers de la langue chez des sujets
de moins de 40 ans. En ce qui concerne l’alcool, le risque est
proportionnel à la dose d’alcool pur consommé, sans effet de
seuil. L’association alcool-tabac “surmultiplie” le risque relatif
de cancer des VADS : un sujet qui fume 25 cigarettes et boit 10
verres de vin (environ 100 g d’alcool pur) par jour voit son
risque relatif multiplié par 100.
D’autres facteurs de risque comme le bétel et les nitrosamines
carcinogènes pour le cancer de la cavité buccale, le virus EBV
(Epstein-Barr Virus) pour les carcinomes indifférenciés du nasopharynx
(UCNT), certains papillomavirus pour l’oropharynx ou le
larynx (HPV 16 et 18), l’exposition aux hydrocarbures polycycliques
pour la cavité buccale et le larynx, l’amiante pour le carcinome
du larynx, les poussières de bois pour l’adénocarcinome de
l’ethmoïde sont connus. L’immunodépression induite par certains
traitements post-greffes ou acquise comme pour le sida prédispose
à la survenue d’un cancer des VADS.
La meilleure prévention des cancers ORL passe par une réduction
effective et durable de la polyconsommation régulière du
tabac et de l’alcool. Des actions éducatives régionales précoces
sont à la base de toute politique de prévention.
Le particularisme de ces tumeurs rend compte de l’histoire
naturelle de ces cancers qui touchent le plus souvent l’homme
de 50 à 70 ans.
En effet, dans leur grande majorité ce sont des carcinomes
épidermoïdes plus ou moins différenciés (90 % des cas).
Ces tumeurs siègent dans une région anatomique complexe,
aux nombreuses localisations et sous-localisations, dont la
lymphophilie est importante (15 à 50 % d’atteinte ganglionnaire
selon le site tumoral pour les cous “N0”) [3]. Ces particularités
compliquent à la fois le bilan préthérapeutique et le
traitement (abord chirurgical, procédé de réparation, balistique
des radiations ionisantes à hautes doses, etc.).
En France, la distribution de ces tumeurs selon la localisation
est approximativement la suivante : cavités nasosinusiennes et
nasopharynx 5 %, lèvres 10 %, cavité buccale 20 %, oropharynx
25 %, larynx 25 %, hypopharynx 15 %.
Le diagnostic est fait le plus souvent à un stade tardif chez des
patients souvent négligents car l’évolution est essentiellement
locorégionale cervicofaciale, et c’est à un stade déjà avancé
que le syndrome de masse endocavitaire et/ou cervical va
entraîner un retentissement fonctionnel sur les fonctions de
déglutition et de respiration. Une adénopathie cervicale indolore
d’apparence isolée est souvent longtemps négligée par le
patient. Le larynx constitue une exception par la dysphonie
présente dès le début de la maladie pour les tumeurs de la
corde vocale.
Par ailleurs, on note la grande fréquence des localisations multiples
synchrones ou métachrones (10 à 20 %), le risque évolutif
important de récidive locorégionale et un taux de métastases
à distance (poumons, foie, os, système nerveux central)
de 5 à 15 %.
Les comorbidités associées sont fréquentes (plus de 50 % des cas
lors de la première consultation), notamment cardiorespiratoires,
hépatiques, vasculaires et les carences nutritionnelles multiples.
Enfin le caractère algique et mutilant de ces tumeurs malignes
qui vont devenir “visibles” aggrave le handicap et augmente
encore les difficultés thérapeutiques, compliquées de plus par
un contexte socioprofessionnel souvent difficile.

Situation actuelle et objectifs

Les objectifs thérapeutiques reposent d’une part sur la prévention
primaire avec la diminution des facteurs de risque principaux
que sont le tabac et l’alcool, la prévention secondaire par
le dépistage théorique des sujets les plus à risque (tabac
alcool, lésions précancéreuses, etc.) et d’autre part sur la stratégie
thérapeutique adaptée de la maladie avérée (cas le plus
fréquent).
Le bilan préthérapeutique représente le point de départ dans
l’histoire de la maladie d’un patient, il va conditionner sa guérison
ou son évolution, il se doit d’être précis et exhaustif. Le bilan locorégional
nécessite une pan-endoscopie ORL sous anesthésie générale,
associée si possible à une fibroscopie bronchique et oesogastrique,
à la recherche d’une seconde localisation (10 à 20 % des
cas) ou d’une fréquente maladie associée (infection bronchique,
oesophagite, ulcère gastroduodénal, etc.). Des biopsies sont effectuées
à visée histodiagnostique et un schéma résume l’examen
endoscopique. Le bilan est complété par une imagerie médicale
orientée, tête et cou (TDM : tomodensitométrie, IRM : imagerie
par résonance magnétique, échographie) et à distance (TDM thoracomédiastinale,
TEP : tomographie par émission de positons).
L’état dentaire est apprécié (panorex, consultation spécialisée).
Le bilan préthérapeutique aboutit à une classification TNM qui
est un facteur pronostique majeur et la clef de voûte des indications
thérapeutiques.
Par ailleurs, un bilan général clinique et biologique selon le
terrain évalue non seulement l’opérabilité mais aussi les suites
fonctionnelles prévisibles (EFR : épreuves fonctionnelles respiratoires,
bilan cardiologique, vasculaire, etc.). On précise ainsi
l’état général et nutritionnel du malade, l’impact des comorbidités
associées en utilisant des scores pour aboutir à des échelles
de classification pertinentes comme l’index de Karnovski, le
Performans Status de l’OMS ou le score ASA. L’âge chronologique
du malade n’est pas un facteur limitant, c’est plutôt
l’âge physiologique qui sera apprécié.
Stratégie thérapeutique
Traitements chirurgicaux
Les progrès de la chirurgie ont été réalisés dans 4 grandes
directions : l’exérèse de la tumeur primitive, les évidements
ganglionnaires cervicaux, la réparation de la perte de substance
chirurgicale et la prise en charge du handicap pour les
chirurgies mutilantes (laryngectomisés).
En ce qui concerne les voies d’abord chirurgicales, les techniques
les moins mutilantes sont utilisées, en favorisant les
voies camouflées comme le respect labial inférieur par la technique
du degloving pour les tumeurs buccopharyngées postérieures
(buccopharyngectomies transmandibulaires conservatrices)
[4] ou bien encore l’usage de voies combinées
endorales et cervicales pour le pharynx, qui préservent la
mandibule. C’est aussi la voie vestibulaire supérieure endobuccale
pour les cavités nasosinusiennes.
L’exérèse de la tumeur représente la limitation des indications
de chirurgie mutilante du larynx (laryngectomie totale, pharyngolaryngectomie
totale) avec trachéostomie définitive aux
lésions évoluées T4 transglottiques ou en rattrapage postradique.
Les laryngectomies partielles et reconstructrices sont
le développement des techniques de conservation fonctionnelle
laryngée ; elles s’adressent aux lésions limitées du
pharyngolarynx comme les laryngectomies ou pharyngolaryngectomies
supraglottiques, les hémipharyngolaryngectomies
supraglottiques ou supracricoïdiennes, la cricohyoïdoépiglottopexie
(CHEP), la cricohyoïdopexie (CHP), ou la
laryngectomie frontale antérieure reconstructive [5].
La chirurgie ganglionnaire cervicale est bien systématisée et
les aires de drainage sont sectorisées [6]. Les techniques de
curages ganglionnaires cervicaux ont évolué, elles sont de
plus en plus conservatrices, comme le curage dit fonctionnel
qui respecte la veine jugulaire interne, le nerf spinal et le muscle
sternocleidomastoïdien, mais aussi les branches de division
de la carotide externe, le réseau veineux jugulaire externe, et
les rameaux sensitifs profonds du plexus cervical. L’amélioration
des techniques d’imagerie autorise la réalisation de curages
sélectifs de secteurs ganglionnaires précis, et la lymphoscintigraphie
et détection du ganglion sentinelle pour certaines
localisations tumorales de la cavité buccale (T1 et T2 N0) est
encore en cours d’évaluation. Le curage dit traditionnel reste
réservé aux ganglions en rupture capsulaire ou à une masse
interstitielle cervicale.
Des progrès majeurs dans la chirurgie réparatrice de la face et
du cou ont été réalisés cette dernière décennie [7]. Elle répond
à des impératifs ambitieux qui sont une chirurgie la plus carcinologique
possible, la diminution des complications postopératoires
et de la morbidité afin de faciliter la réinsertion socioprofessionnelle
et de rétablir une qualité de vie optimale.
Les techniques de réparation font appel à des procédés classiques
comme les sutures simples, les greffes cutanées et les
lambeaux cutanés ou myocutanés locorégionaux pédiculés
(muscles grand pectoral, grand dorsal, etc.). L’avènement des
lambeaux pédiculés puis libres prélevés à distance et microanastomosés,
simples ou composites, autorise l’augmentation
des marges de sécurité d’exérèse par la possibilité de grandes
surfaces disponibles et le comblement de volumes importants
(cancers infiltrants). Ces lambeaux autorisent le sacrifice et la
réparation de structures complexes comme la réparation d’une
interruption mandibulaire (transplant osseux de fibula
[péroné], parascapulaire, etc.), la reconstruction d’un voile du
palais (lambeau antébrachial libre) ou d’une voûte palatine,
des sillons vestibulaires ou pelvilinguaux.
Les lambeaux vont permettre aussi le rétablissement de la
continuité pharyngo-oesophagienne après pharyngolaryngectomie
circulaire (lambeau antébrachial microanastomosé,
etc.) ou de fermer un orostome ou un pharyngostome chirurgical
et protéger ainsi un axe carotidien en prévenant fistule et

Stratégie thérapeutique

sepsis cervical particulièrement en situation post-radique. Ceci
implique une fiabilité optimale du lambeau et une morbidité
minimale du prélèvement.
En parallèle avec l’objectif carcinologique, la réinsertion socioprofessionnelle
grâce à une restauration de la qualité de vie
doit être prise en compte d’emblée. Il s’agit de limiter les
séquelles fonctionnelles par la préservation ou le rétablissement
des fonctions de mastication, de déglutition, d’élocution
et d’ouverture buccale, mais aussi de diminuer la rançon
esthétique à la fois cervicofaciale et au niveau du site de prélèvement
du lambeau. C’est donc savoir utiliser des techniques
fiables pour conserver la mobilité linguale et l’indépendance
des structures anatomiques (vestibules, plancher de la bouche),
restaurer la continuité mandibulaire ou préserver la fonction
vélopharyngée, ou bien encore restaurer la sangle labiomentonnière
ou préparer et faciliter une réhabilitation
dentaire ultérieure. Pour cela, il faut disposer d’un large choix
de moyens de reconstruction adaptés à chaque type d’exérèse
et d’une fiabilité maximale.
Toutes ces techniques vont trouver une place de choix dans la
réparation des tissus radionécrotiques ; il s’agit d’une chirurgie
délicate et difficile, comme celle de la prise en charge d’un
pharyngostome post-radique évolué ou d’une ostéoradionécrose
mandibulaire.
Enfin, la réhabilitation du laryngectomisé permet actuellement
d’obtenir des résultats particulièrement gratifiants grâce à la
mise en place d’une prothèse phonatoire dans le même
temps que celui de la laryngectomie, l’utilisation précoce de
filtres de trachéostome puis d’une valve phonatoire “mains
libres” qui permet une vocalisation quasi naturelle grâce à
une rééducation orthophonique ciblée.
Radiothérapie
La radiothérapie est un traitement dit “locorégional” parce
qu’il agit directement sur la zone du cancer et sur sa proche
périphérie, notamment sur les premiers ganglions. L’irradiation
par voie externe (transcutanée) est le type de radiothérapie le
plus utilisé.
Le traitement par radiothérapie implique un compromis entre la
nécessité d’irradier suffisamment le tissu cancéreux pour permettre
le contrôle local de la tumeur et la volonté d’irradier au
minimum les tissus sains voisins afin de limiter la morbidité. Les
progrès technologiques en imagerie médicale, en informatique
et en radiothérapie ont permis, depuis une décennie, de développer
la radiothérapie conformationnelle, qui se “conforme” au
mieux à la géométrie dans l’espace tridimensionnel de la
tumeur. La radiothérapie conformationnelle en 3 dimensions
(RC3D), en conformant les faisceaux d’irradiation au volume
tumoral à traiter, présente théoriquement 2 avantages. D’une
part, pour une dose d’irradiation similaire à la radiothérapie
conventionnelle, elle diminuerait la morbidité des tissus sains
voisins. D’autre part en permettant d’augmenter la dose dans
les tissus cibles, elle vise à améliorer le contrôle tumoral local,
sans accroître la morbidité induite. On parle alors d’optimisation
de l’index thérapeutique (rapport efficacité/toxicité).
Cela est d’autant plus important dans les cancers des voies
VADS, où les volumes cibles tumoraux sont à proximité de
nombreux organes sensibles (que l’on souhaite donc protéger)
comme la moelle épinière, la peau et les muqueuses, les pièces
osseuses et cartilagineuses, les dents, les glandes salivaires
(parotides), mais également les globes oculaires, les nerfs
optiques, l’encéphale, etc. Il faut bien se représenter que le ou
les volumes-cibles considérés incluent non seulement la
tumeur proprement dite, mais également les territoires
d’extension éventuels et les aires ganglionnaires de drainage.
L’étape ultérieure est la radiothérapie conformationnelle par
modulation d’intensité ou “RCMI”. Par son principe physique,
elle permet de modifier volontairement la dose au sein même
du champ d’irradiation, en modulant l’intensité en énergie des
faisceaux d’irradiation [8]. Le progrès de cette technique,
devenue opérationnelle en France au cours de l’année 2000,
réside essentiellement dans sa capacité à épargner les organes
à risque et à couvrir de façon plus efficace (plus homogène et
plus précise) les volumes cibles. C’est notamment le cas où les
volumes cibles sont de forme concave autour d’organes à
risque (tumeur de la paroi pharyngée postérieure enroulée
autour de la colonne vertébrale par exemple) et plus particulièrement
en cas de nécessité d’irradier de nouveau une
tumeur [9]. Cette technique permet également l’escalade de
dose avec un meilleur index thérapeutique, avec comme
espoir un meilleur contrôle de la maladie et une amélioration
notable de la qualité de vie. En effet, la protection des glandes
salivaires peut apporter un confort non négligeable pour les
patients, en diminuant voire en évitant l’hyposialie ou encore
“xérostomie”, séquelle parfois majeure bien connue des traitements
par irradiation sur la sphère ORL.
L’index thérapeutique de la radiothérapie peut également être
augmenté par différents moyens comme les modifications du
fractionnement, l’utilisation de radiosensibilisants ou de radioprotecteurs
ou l’association avec de la chimiothérapie. Les progrès
obtenus (ou attendus) grâce à ces possibilités incitent à
s’interroger sur la place actuelle de la radiothérapie conventionnelle
dans les cancers des VADS [10].
Le fractionnement peut concerner la dose totale ou le temps
total. À partir des modifications de ces paramètres, trois schémas
sont possibles : hyperfractionné (augmentation de la dose
totale à temps constant), accéléré (diminution du temps total
sans modification de la dose totale) voire très accéléré (diminution
du temps total et de la dose totale).
Au cours de la radiothérapie hyperfractionnée, la diminution de la
dose/fraction permet d’épargner les tissus sains à renouvellement
tardif concernés par les effets tardifs du traitement (fibrose,
nécrose). La dose peut être augmentée jusqu’à 80 Gy. Cette
radiothérapie modifiée s’avère supérieure à la radiothérapie

Traitements associés

Dès l’annonce du diagnostic le patient est inscrit dans un parcours
de soins balisé. Les soins de support multidisciplinaires
sont coordonnés. Ils contribuent à la prise en charge globale
du malade tout au long de sa maladie. Ils concernent la douleur,
l’asthénie, les problèmes nutritionnels, digestifs et odontologiques,
les troubles respiratoires, le handicap phonatoire
(laryngectomisés), la réadaptation sociale et l’aide psychologique
(souffrance psychique et dénaturation de l’image corporelle).
L’aide au sevrage de l’alcool et du tabac est réalisée
autant que possible. Cette prise en charge continue va
jusqu’au stade ultime de l’accompagnement en fin de vie
dans les situations palliatives sans possibilité curative.
Indications
Le traitement des cancers ORL nécessite un bilan préthérapeutique
très précis de l’extension tumorale locorégionale ainsi
que du terrain et de la comorbidité associée. Il doit prendre
en considération à la fois le site tumoral primitif et les aires
ganglionnaires cervicales (métastases) de principe ou de
nécessité [3, 10].
Plusieurs techniques peuvent être utilisées, seules ou combinées.
Si la chirurgie et la radiothérapie peuvent à elles seules
être curatrices, la chimiothérapie ne peut se concevoir qu’en
association néoadjuvante ou synchrone de la radiothérapie
unique ou postopératoire. Ces méthodes thérapeutiques multiples,
dans leur choix comme dans leurs modalités, la complexité
même de ces tumeurs sur le plan anatomofonctionnel,
l’évolution locorégionale naturellement monstrueuse, imposent
tout naturellement la nécessité d’une réflexion et d’un
choix multidisciplinaire, le respect des référentiels classiques
(standards, options et recommandations, niveaux de preuves,
etc.), l’établissement de thésaurus par unité de concertation,
la définition de critères de choix et d’arbres décisionnels adaptés
par les équipes traitantes : traitement exclusif par chirurgie
ou radiothérapie, choix des traitements combinés (chirurgie ou
radiothérapie première), indications des traitements de rattrapage
dans les cas encore fréquents de récidive locorégionale.
La concertation multidisciplinaire permet en outre l’inclusion
de certains malades dans les essais thérapeutiques en cours.
Elle permet aussi une prise en charge optimale des soins de
support (algologie, renutrition par sonde nasogastrique ou gastrostomie,
soutien psychologique, etc.).
Il existe des facteurs déterminants dans le choix thérapeutique
que sont : la localisation et la sous-localisation tumorale,
l’aspect macroscopique lésionnel (bourgeonnant ou infiltrant,
inflammatoire, bien limité ou non), la taille tumorale, le statut
ganglionnaire et la présence de métastases à distance (stade
TNM), le contexte carcinologique historique (récidive, seconde
localisation, post-radique, etc.), l’âge physiologique et la
comorbidité.
Les tendances thérapeutiques actuelles, dans le respect des
principes de la carcinologie, sont au développement des stratégies
conservatrices, chirurgicales ou non chirurgicales [17].
Dans les centres spécialisés, la recherche clinique a pour but
de favoriser les progrès thérapeutiques à partir des résultats
des études cliniques et de définir des nouveaux protocoles.

Selon les stades

Pour les tumeurs débutantes T1-T2 N0, selon la localisation, le
traitement de choix est la chirurgie fonctionnelle ou la radiothérapie
exclusive (curiethérapie, conventionnelle ou IMRT :
radiothérapie par modulation d’intensité). La chirurgie peut
être transorale, endoscopique (laser CO2) ou par voie cervicale
(pharyngectomies et laryngectomies partielles) ; pour la majorité
des cas, un curage ganglionnaire sélectif ou radical modifié,
uni ou bilatéral est réalisé de principe. Il n’y a pas de place
pour la chimiothérapie.
Cancers ORL : les grands principes thérapeutiques
orl/cancérologi e
tome 36 > n° 11 > novembre 2007 > cahier 2
1639 Mise au point
Pour les tumeurs évoluées T3-T4 N > 0, plusieurs options sont
possibles, le choix doit être adapté à chaque cas particulier.
La chirurgie, fonctionnelle ou radicale et réparatrice sur la
tumeur et les ganglions, sera toujours suivie d’une radiothérapie
postopératoire conventionnelle ou associée à la chimiothérapie
si des facteurs de mauvais pronostic sont présents.
La radiothérapie exclusive, sur le mode conventionnel, bifractionnée,
ou accélérée avec concomitant boost, peut être associée
à la chimiothérapie ou à une thérapie moléculaire ciblée
(cétuximab 400 mg/m2 une semaine avant le début de la
radiothérapie puis 250 mg/m2 hebdomadaire pendant la
durée de la radiothérapie) [27]. La chimiothérapie concomitante
fait appel au cisplatine, au 5-FU, au carboplatine et à la mitomycine
C, selon des schémas de mono ou polychimiothérapies.
La préservation laryngée fait appel soit à une chimiothérapie
d’induction selon le protocole PF ou TPF suivi de radiothérapie
conventionnelle en cas de réponse > 50 % ou de laryngectomie
totale, curage bilatéral et radiothérapie complémentaire
en cas de réponse < 50 % ; soit à une radiochimiothérapie
avec du cisplatine à 100 mg/m2 à J1, J22 et J43 puis une surveillance
simple en cas de réponse complète ou une laryngectomie
totale et un curage ganglionnaire en cas de réponse
incomplète [4, 10, 17].

Selon la localisation

Selon la localisation
Les carcinomes de la cavité buccale sont de façon classique
traités et contrôlés par la chirurgie dans 60 à 90 % des cas,
la radiothérapie postopératoire étant réservée aux formes infiltrantes
évoluées ou aux cas d’atteinte ganglionnaire multiple.
Les tumeurs de l’oropharynx sont traitées en première intention
soit par radiothérapie, soit par chirurgie suivie de radiothérapie
pour les formes plus infiltrantes (en particulier le sillon
amygdaloglosse).
Pour les carcinomes du larynx : les tumeurs limitées peuvent
être traitées par la chirurgie fonctionnelle exclusive, mis à part
le cas particulier de la corde vocale où la radiothérapie exclusive
en champs étroits reste une excellente indication. Pour les
tumeurs plus évoluées la laryngectomie totale garde une indication
pour les lésions transfixiantes cartilagineuses ou les
extensions sous-glottiques avancées ; dans les autres cas, des
protocoles de conservation laryngée doivent être proposés.
Pour les carcinomes de l’hypopharynx, les lésions limitées
peuvent être traitées par chirurgie partielle suivie de radiothérapie,
les formes évoluées relevant de protocoles de préservation
laryngée, la chirurgie mutilante (pharyngolaryngectomie
totale, pharyngolaryngectomie circulaire) étant plutôt réservée
pour le rattrapage des échecs médicaux [4].
Les carcinomes des cavités nasosinusiennes sont traités préférentiellement
par l’association chirurgie suivie de radiothérapie
externe.
Le carcinome peu différencié du cavum est traité par radiothérapie
exclusive selon le mode conformationnel ou au mieux
par RCMI (radiothérapie conformationnelle avec modulation
d’intensité) pour les formes limitées (T1 et T2 N0), tandis
que pour les formes plus évoluées, l’association d’une chimiothérapie
avec la radiothérapie est la règle [28].
Résultats
La localisation, la taille de la tumeur primitive et les métastases
ganglionnaires cervicales sont les principaux facteurs qui déterminent
la survie des carcinomes épidermoïdes des VADS.
L’analyse des taux de survie est rendue difficile par la grande
hétérogénéité de ces tumeurs, par l’importance de la lymphophilie
et son retentissement dans la survie, par la complexité
des traitements mis en oeuvre et la difficulté de mener des
essais randomisés prolongés dans le temps. Tous stades et
localisations confondus la survie reste en moyenne entre 30 et
40 % à 5 ans [11].
Selon le stade
En ce qui concerne les tumeurs débutantes T1-T2 N0, le
contrôle local est de l’ordre de 90 % et la survie à 5 ans de
l’ordre de 80 %. Le risque essentiel est l’apparition d’un
second cancer dans les 2 ans.
Pour les tumeurs avancées T3-T4 N > 0, le contrôle locorégional
de la maladie est de 40 à 80 % selon la localisation et la
survie à 5 ans de 20 à 50 %. Le risque de récidive locale est de
40 à 60 % ; celui de métastases à distance de 15 à 30 % ; celui
de second cancer de 10 à 15 %.
Selon la localisation
Pour la cavité buccale, la survie globale moyenne à 5 ans est
de l’ordre de 50 % tous stades, sous-localisations (plancher,
langue, palais, face interne de joue, etc.) et traitements
confondus.
Pour l’oropharynx, la survie à 5 ans varie de 10 à 60 % selon le
stade et la sous-localisation (amygdale, vallécules, base de
langue, paroi pharyngée postérieure).
Pour le larynx le taux de survie globale à 5 ans tous stades
confondus est de l’ordre de 60 % (80 à 95 % pour les petites
tumeurs de la corde vocale, mais aux alentours de 50 % pour
les tumeurs plus avancées).
Pour l’hypopharynx (tous stades et sous-localisations confondus),
les résultats globaux en termes de survie restent médiocres,
de l’ordre de 15 à 25 % à 5 ans.
La survie à 5 ans des carcinomes épidermoïdes des cavités
nasosinusiennes est de 50 à 70 % pour les tumeurs limitées
(T1 T2), et de 25 à 30 % pour les formes évoluées (T3 T4).
L’association radiochimiothérapie concomitante a montré des
taux de survie de plus de 70 % pour des formes avancées
des carcinomes nasopharyngés (stades III et IV) [28].
Les cancers de la tête et du cou présentent un risque important
de récidive locorégionale lors des 2 premières années qui
Poissonnet G, Benezery K, Peyrade F, Bozec A, Bensadoun RJ, Marcy PY et al.
tome 36

Conclusion

Conclusion
Concernant les tumeurs limitées, la chirurgie fait appel aux
techniques de conservation fonctionnelle, tandis que pour les
tumeurs avancées, les pertes de substance sont traitées par
des techniques de reconstruction complexes, notamment par
les lambeaux libres.
La radiothérapie conformationnelle apporte un progrès indiscutable
dans la prise en charge de ces tumeurs tant sur le plan
de l’efficacité que des effets adverses. Pour les tumeurs avancées,
la radiochimiothérapie concomitante et la radiothérapie
hyperfractionnée (escalade de doses) ont montré une augmentation
modérée mais significative des taux de survie et
de contrôle locorégional. La radiochimiothérapie postopératoire
est indiquée dans les formes de mauvais pronostic chez
les sujets âgés de moins de 70 ans. L’association du cisplatine,
du 5-FU et du taxotère est le nouveau standard de la chimiothérapie
d’induction pour la préservation laryngée dans les
tumeurs avancées (T3-T4).
L’association d’une thérapie moléculaire ciblée à la radiothérapie
a montré sa supériorité (par rapport à la radiothérapie
exclusive) dans la survie pour les tumeurs avancées.
Le traitement des récidives locales dépend des possibilités de
rattrapage chirurgical et/ou de la réirradiation dont les indications
restent souvent limitées.
L’efficacité de certaines molécules en phase 2 métastatique
n’a jamais été confirmée dans les phases 3 où le bras de référence
comprenait des sels de platine.
La classification TNM reste le meilleur indicateur pronostique
de la survie.
Si les progrès thérapeutiques ont indiscutablement apporté
une amélioration en termes de morbidité et de qualité de
vie, et si les petites tumeurs gardent un pronostic acceptable,
avec un contrôle local dans 80 % des cas, dans les tumeurs
avancées le contrôle local est obtenu dans seulement 30 à
60 % des cas et la survie à 5 ans est de 15 à 40 %.
Concernant les thérapeutiques classiques de ces tumeurs ORL,
les progrès potentiels que l’on peut attendre, notamment en
balistique de radiothérapie, en chirurgie réparatrice avec les
lambeaux libres, avec de nouvelles drogues cytotoxiques en
chimiothérapie, amélioreront très certainement le pronostic
de ces tumeurs. C’est l’association de ces thérapies standards
qui permettra un meilleur contrôle tumoral. Le développement
des essais cliniques coopératifs est un impératif pour tester
objectivement ces nouvelles stratégies.
C’est certainement en biologie moléculaire que les progrès
sont à attendre en améliorant la connaissance de la signalétique
des cellules tumorales, pour mettre en évidence de nouvelles
cibles thérapeutiques.

Rappels anatomiques

Les lèvres sont constituées de toutes les parties molles qui
forment la paroi antérieure de la cavité buccale. De nombreuses
tumeurs malignes peuvent occasionnellement les affecter. La
plus fréquente (plus de 90 % des cas), est le carcinome
épidermoïde, ou épithélioma spinocellulaire, dont la localisation
est typiquement labiale inférieure (plus de 95 % des cas),
rarement labiale supérieure. La précession d’une lésion épithéliale
précancéreuse est très fréquente. D’autres carcinomes
sont rencontrés, en particulier salivaires naissant des glandes
salivaires accessoires sous-muqueuses et basocellulaires,
plutôt rares dans cette localisation.
Rappels anatomiques
Les lèvres présentent 3 zones : un versant cutané pur, le
vermillon ou lèvre rouge (zone de Klein) entre la zone de
contact des 2 lèvres et la peau, un versant muqueux pur qui
se réfléchit sur la gencive en formant le vestibule buccal
(figure 1).
La structure des lèvres comporte de dehors en dedans : la peau,
épaisse et riche en follicules pileux et glandes sébacées, le tissu
cellulaire sous-cutané, absent dans la région médiane et
commissurale, le squelette musculaire ; une couche de glandes
muqueuses salivaires labiales, et la muqueuse, très adhérente
à la couche glandulaire (figure 2).
en ligne sur / on line on
www.em-consulte.com/revue/lpm
www.sciencedirect.com
Presse Med. 2008; 37: 1490–1496
2008 Elsevier Masson SAS.
Tous droits réservés.
Cancers cutane´ s
Dossier thématique
1490 Mise au point

Carcinomes épidermoïdes

Carcinomes épidermoïdes
Aspects épidémiologiques
L’incidence exacte des carcinomes de la lèvre est difficile à
évaluer car ils font l’objet d’une approche épidémiologique
globale avec les cancers de la cavité buccale, du pharynx et
du larynx (voies aérodigestives supérieures [VADS]) et les
cancers de l’oesophage. Certaines caractéristiques sont en effet
communes, parmi lesquelles le fait qu’ils soient souvent liés au
tabagisme et à la consommation excessive d’alcool. Les derniers
indicateurs et données en France [1] figurent dans le
tableau I.
Les 24 500 nouveaux cas de cancers des VADS et de l’oesophage
observés correspondent pour 63 % à la sphère « lèvres,
cavité buccale, pharynx » (pour 17 % au larynx et pour 20 % à
l’oesophage). Selon les enquêtes, la distribution précise par
sous-localisation varie, elle n’est pas toujours disponible en
France. En 1995, sur un total de 21 597 cancers des VADS
(14 926 chez l’homme et 6 671 chez la femme), 410 localisations
labiales (code 140 dans la classification ICD-9, et C00 dans
l’ICD-10) ont été enregistrées (375 hommes et 35 femmes)
ayant entraîné 104 décès (92 hommes et 12 femmes) [2].
Dans les localisations VADS, le cancer des lèvres est en
7e position chez l’homme et en 9e position chez la femme
par ordre de fréquence. Il représente 6,6 % des cancers
buccaux en France (2 % seulement dans notre série à l’hôpital
de la Salpêtrière) [3].
Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux rapportés de
manière plus générale chez les caucasiens (race blanche), où
le cancer labial représente 25 à 30 % de tous les cancers
buccaux [4,5]. Cette variation est probablement due à une
implication différente des principaux facteurs de risque : radiations
ultraviolettes (UV) et tabac.
Le carcinome épidermoïde labial est un cancer de l’homme
d’âge mûr. Le sex-ratio est de 10 à 20 :1. La femme est affectée
dans 2 % à 2,8 % des cas ; 90% des patients ont plus de 45 ans
et 50 % ont 65 ans et plus [4]. Le carcinome de la lèvre rouge
est beaucoup plus rare chez les ethnies à peau foncée dont les
individus à peau jaune.
Facteurs étiologiques
L’exposition chronique au soleil (UV) constitue un risque
admis de carcinome labial prédominant chez les personnes
à peau claire ayant vécu au grand air, exposées au soleil et
aux intempéries (paysans, marins) ou vivant dans des latitudes
très ensoleillées (Australie, Texas. . .). Le rôle carcinogène
des UV B est démontré et apparaît prépondérant
devant les UV A et C. Le risque augmente avec la durée de
l’exposition et l’âge, avec un effet seuil. C’est souvent sur des
lésions de chéilite actinique que le carcinome épidermoïde
peut se développer. Son incidence n’est toutefois pas toujours
corrélée à l’exposition au soleil. Comme on l’a vu, d’autres
facteurs exogènes interviennent et ont une action synergique,
en particulier le tabagisme. Le tabac qui peut être
consommé de diverses manières (cigarette, pipe, chique
etc. . .) peut être responsable de kératoses ou leucoplasies

Aspects cliniques

Aspects cliniques
La localisation typique du carcinome épidermoïde labial est le
tiers moyen de la lèvre inférieure. C’est également la localisation
privilégiée chez la femme même s’il existe un plus grand
pourcentage de localisations labiales supérieures que chez
l’homme.
Cliniquement, il apparaît d’emblée, ou se développe sur une
lésion précancéreuse.
Lésions précancéreuses
La leucoplasie est la plus fréquente dans notre expérience. Elle
est le plus souvent d’origine tabagique (leucoplasie en pastille
de la lèvre inférieure des fumeurs de cigarette avec parfois une
lésion similaire en « décalque » au niveau labial supérieur)
(figure 3). Il s’agit de placards plissés blanchâtres plus ou
moins épais et étendus mais superficiels. L’aspect est soit
homogène (hyper-, ortho-, et parakératosique avec un infiltrat
inflammatoire chronique), soit nodulaire inhomogène
(speckled leucoplakia des anglosaxons) où des dysplasies
épithéliales sont souvent rencontrées [7]. Toute fissuration,
érosion ou végétation apparaissant sur une leucoplasie labiale
fait craindre une transformation maligne.
Le carcinome épidermoïde labial peut aussi se développer à
partir d’une chéilite actinique [6]. C’est une hyperkératinisation
réactionnelle apparaissant sur des lésions initialement érythémateuses
et squameuses à surface irrégulière non indurée. Des
croûtes se forment, et leur arrachement provoque de petits
saignements (figure 4). Des surinfections sont possibles. Les
lésions de chéilite actinique doivent être surveillées régulièrement
(au moins 1 fois par an). Il est difficile d’y apprécier
cliniquement la transformation maligne et un contrôle histologique
est souvent indispensable. En présence de dysplasies,
l’exérèse est la règle, souvent en recourant à une vermillonectomie.
Il s’agit de l’ablation de l’ensemble de la lèvre rouge

Types de description

Types de description
Le carcinome épidermoïde se présente le plus souvent sous
forme d’une érosion chronique, croûteuse, ou comme une
ulcération à bords irréguliers, infiltrante, d’évolution lente
(figure 5). L’aspect de tumeur végétante ou bourgeonnante
est plus rare. Un signe important est l’induration de la lésion
qui est perceptible en périphérie, plus ou moins étendue en
profondeur, qui déborde toujours largement les limites visibles
de la lésion. En évoluant, la tumeur prend une forme ulcérovégétante.
L’extension du côté buccal peut atteindre le
sillon gingivolabial, la gencive et l’os mandibulaire ou en
dehors la commissure labiale et la joue avec dans ce dernier
cas un pronostic beaucoup plus sévère. Des localisations labiales
multiples sont possibles. Des carcinomes épidermoïdes
peuvent être présents dans d’autres localisations, VADS ou
cutanées.
Les métastases ganglionnaires sont habituellement tardives ; la
fréquence des métastases lymphatiques primaires varie de 2 à
10 % lors de la première consultation [8] ; elles sont sousmentales,
sous-mandibulaires et, dans les cas avancés, préauriculaires
et jugulocarotidiennes. Les carcinomes très bien
différenciés métastasent dans moins de 10 % des cas alors que
les carcinomes peu différenciés métastasent près d’1 fois sur 2.
Les carcinomes labiaux supérieurs croissent plus vite et métastasent
plus rapidement que les carcinomes labiaux inférieurs,
probablement parce que le drainage lymphatique labial supérieur
est plus riche. Métastases mandibulaires et métastases
multiples entraînant des paralysies de nerfs crâniens ont aussi
été rapportées

Histopathologie

Histopathologie
Le carcinome épidermoïde se développe sur une muqueuse
d’apparence saine ou atteinte d’une précancérose originelle
que l’on peut encore parfois reconnaître [9]. C’est une prolifération
épithéliale maligne développée aux dépens des kératinocytes.
Selon le degré d’infiltration et de franchissement de
la membrane basale, on parle de carcinome in situ (ou intraépithélial
ou dysplasie sévère), de carcinome micro-invasif ou
de carcinome invasif.
Dans le carcinome in situ, il existe une transformation segmentaire
de l’épithélium portant sur toute sa hauteur sans
modifications de la membrane basale. L’épithélium est irrégulièrement
stratifié, avec des noyaux de forme et de taille
inégales, hyperchromatiques et des mitoses visibles jusqu’en
surface. Dans le carcinome micro-invasif l’aspect est proche,
mais on détecte également quelques brèches dans la basale
avec effraction de cellules carcinomateuses dans le chorion. Le
carcinome épidermoïde invasif est fréquemment constaté

Formes cliniques particulières

Formes cliniques particulières
Cancers du versant muqueux de la lèvre inférieure
Cette localisation est fréquente dans les populations qui ont
l’habitude de garder du tabac dans le vestibule buccal, surtout
en Inde, au sud est asiatique mais aussi au Soudan [4]; le tabac
est maintenu dans le vestibule, soit avec de la chaux éteinte
(« catachu ») soit avec une noix ou feuille de betel (« pan ») ou
noix d’Arèque. Au Cambodge, le bétel chiqué est une habitude
féminine, et ce type de cancer est le plus prépondérant chez la
femme. Enfin chez les patients qui placent du tabac à priser
dans le vestibule buccal inférieur, des leucoplasies typiques peu
symptomatiques se développent, uniformes mais mal
circonscrites (figure 6). C’est en particulier le cas aux Etats-Unis
surtout chez les femmes (snuff dipper’s keratosis). L’âge
avancé et une consommation anormalement élevée d’alcool
sont des facteurs favorisant l’apparition du cancer.
Le carcinome épidermoïde adénoïde kystique ou cylindrome,
rare dans cette localisation, n’est qu’une variante du carcinome
épidermoïde se développant à partir des glandes salivaires
accessoires de la face interne des lèvres.
Cancers de la commissure labiale
Ces tumeurs sont rares (4 % des cancers des lèvres). La lésion
est une ulcération fissuraire à base indurée dont l’extension se
produit avec prédilection vers la muqueuse jugale et non la
peau ; elle siège dans certains cas uniquement sur la muqueuse
rétrocommissurale, affleurant la commissure proprement dite.
Elle succède généralement à une leucoplasie le plus souvent
d’origine tabagique (en Inde particulièrement, du fait de fumer
le « bidi », cigarette à bon marché). La présence chronique de
Candida albicans est fréquente, faisant discuter la possibilité
que la lésion soit, à l’origine, celle d’une candidose chronique.
Des formes verruqueuses de carcinome peuvent être observées
aux commissures labiales. Il s’agit le plus souvent de transformation
maligne d’un carcinome verruqueux d’Ackerman (ou
papillomateuse orale floride) ou de l’évolution d’une PVL
(Proliferative verrucous leucoplakia) [7]. Dans le premier
cas, il s’agit souvent d’une lésion papillomateuse jugale plus
ou moins verruqueuse qui s’étend en nappe et atteint la
commissure (figure 7). Différents stades histologiques (stade
I, aspect de papillome avec gros bourgeons épithéliaux renflés
à la base), stade II avec apparition de petits bourgeons secondaires
sur les faces latérales des papilles et épaississement des
couches cellulaires basales) rendent compte de l’évolution
inexorable de ces lésions vers un carcinome infiltrant (stade
III). Les types 16 et 11 du HPV ont été détectés dans ces lésions
orales. Le traitement est chirurgical suivi d’une surveillance
rapprochée pour détecter les récidives, fréquentes. L’irradiation
de ces lésions n’est pas recommandée en raison du risque
d’évolution vers des carcinomes anaplasiques. Des atteintes
ganglionnaires ont été occasionnellement rapportées et les
métastases sont rares.
Dans la PVL, la lésion de départ peut être une leucoplasie
homogène évoluant progressivement pour devenir inhomogène
avec des dysplasies, puis éventuellement nodulaire
et/ou verruqueuse avec transformation maligne.

Traitement

Traitement
Les carcinomes épidermoïdes labiaux relèvent de la chirurgie
d’exérèse avec plastie de reconstruction (techniques de Dieffenbach,
Bernard, Abbé, Estlander, Gillies, McGregor, Ginestet,
Meyer et Shapiro, Johansen, Fries, etc.) [10].
L’aspect fonctionnel est un élément primordial de toute reconstruction
labiale.
Les carcinomes de plus de 2 cm de diamètre associent un
évidement ganglionnaire cervical prophylactique, éventuellement
combiné avec la radiothérapie selon le nombre de ganglions
atteints et la présence de ruptures capsulaires. Pour
certains, un évidement ganglionnaire au moins sus-hyoïdien
est indiqué d’emblée pour toute tumeur supérieure à 1 cm.
La technique d’exérèse par étapes de Mohs nécessite une
équipe entraînée et demeure peu pratiquée en France.
La radiothérapie directe sur la lesion, et particulièrement, la
curiethérapie est actuellement exceptionnelle.
Le taux de survie à 5 ans est > 80 % pour tous les auteurs et
peut atteindre 96,7

Autres carcinomes labiaux

Autres carcinomes labiaux
Les tumeurs malignes des glandes salivaires accessoires labiales
sont exceptionnelles, comparées à celles des glandes
salivaires principales ou accessoires dans d’autres localisations
(palais). Les cylindromes (carcinomes adénoïdes kystiques) et
les tumeurs muco-épidermoïdes sont surtout localisés à la lèvre
inférieure. L’aspect est celui d’un nodule qui devient ulcéré.
Leur évolution est plus ou moins rapide et les métastases sont
relativement précoces.
Le carcinome basocellulaire est le plus fréquent des cancers
cutanés. Il est exceptionnel dans sa localisation sur le versant
cutané labial, plutôt supérieur. Le développement de la tumeur
est lent et sa malignité est purement locale. L’aspect typique
est celui d’une ulcération cutanée entourée d’un bourrelet
perlé. Le type le plus fréquent est l’épithélioma plan cicatriciel
(figure 8). Les formes ulcéreuses ou infiltrantes sont possibles.

Observation

Observation
Monsieur G.B., aˆge´ de 42 ans, a e´te´ adresse´ a` la consultation
car il pre´sentait depuis un mois une geˆne pharynge´e de type
angine.
Les seuls ante´ce´dents notables e´taient d’ordre dermatologique
et assez re´cents : pitiriasis rose´ de Gilbert associe´ a` un
prurigo, deux e´pisodes de prurit ge´ne´ralise´ conside´re´s
comme une gale et traite´s par ivermectine (StromectolW) a`
neuf reprises en l’espace de deux mois.
L’examen clinique endobuccal retrouvait des le´sions multiples
et he´te´roge`nes avec notamment des le´sions ulce´re´es
des deux loges amygdaliennes, pre´dominant a` gauche
(fig. 1), trois ulce´rations infracentime´triques sensibles a` la
palpation situe´es a` la jonction palais dur – palais mou de
part et d’autre de la ligne me´diane (fig. 2). Enfin, le patient
pre´sentait une discre`te inflammation du frein de le`vre
supe´rieure.
La palpation cervicale mettait en e´vidence une ade´nopathie
spinale gauche indolore.

Quel est votre diagnostic ?

Il s’agit d’une syphilis secondaire.
Le diagnostic a e´te´ retenu devant l’association de le´sions
polymorphes de la cavite´ buccale, avec une atteinte cutane´e
et des signes ge´ne´raux, la positivite´ des se´rologies et l’orientation
homosexuelle recueillie lors de l’interrogatoire.
En effet, les pe´ne´trations e´taient prote´ge´es mais pas les
rapports oroge´nitaux, mode de contamination le plus probable
chez ce patient et le plus probable dans le cadre de
l’e´pide´mie actuelle de syphilis chez les hommes qui ont des
rapports sexuels avec des hommes. Ve´ritable fle´au depuis la
fin du xve sie`cle jusqu’a` la seconde guerre mondiale et
l’apparition de la pe´nicilline [1], le diagnostic de syphilis
n’est plus assez e´voque´ de nos jours. Il s’agit pourtant d’une
affection en recrudescence depuis une dizaine d’anne´es,
notamment dans le milieu homosexuel, en particulier du
fait de l’absence de protection lors des rapports oroge´nitaux
[2].
Par ailleurs, il existe une forte corre´lation entre la maladie
syphilitique et l’infection par le virus de l’immunode´ficience
humaine (VIH) [3]. Non seulement la co-infection paraıˆt plus
agressive qu’une mono-infection, le VIH accroissant le nombre
et la fre´quence des ulce`res ge´nitaux, prolongeant les
phases primaire et secondaire, et pre´cipitant le stade de
neurosyphilis, mais en plus, il semblerait que la syphilis orale
favorise l’infection au VIH.
La syphilis est une maladie sexuellement transmissible cause
´e par un spiroche`te, le Treponema pallidum. La contamination
est pratiquement toujours sexuelle et directe [4]. La
cavite´ buccale est le site extrage´nital le plus commune´ment
atteint : 12 a` 14 % pour la syphilis primaire [2].
L’e´volution de la maladie se fait en trois phases : primaire,
secondaire, phase de latence, tertiaire [4].
La syphilis primaire survient apre`s une pe´riode d’incubation
d’environ 20 jours suivant la contamination. La principale
symptomatologie en est le chancre, re´alisant une
e´rosion, voire une ulce´ration classiquement indolore, avec
une induration marginale et dont la cicatrisation est
spontane´e en six a` huit semaines. Il existe une ou plusieurs
ade´nopathies satellites pouvant persister plus longtemps.
La syphilis secondaire de´bute 60 jours apre`s la contamination
et peut durer jusqu’a` trois ou quatre ans en l’absence de
traitement. C’est la phase de ge´ne´ralisation de la maladie,
commune´ment appele´e « la grande simulatrice » compte
tenu de manifestations buccales, syste´miques et cutane´es.
Les manifestations buccales de la syphilis secondaire sont
superficielles, disse´mine´es et le plus souvent douloureuses.
Elles ont une tendance spontane´e a` la cicatrisation et re´cidivent
fre´quemment.
La multitude de formes cliniques (syphilides e´rythe´mateuses,
opalines, e´rosives, papuleuses, hypertrophiques) peut
faire e´voquer a` tort un grand nombre de diagnostics diffe´-
rentiels.
Les manifestations ge´ne´rales sont marque´es le plus souvent
par un syndrome pseudogrippal. L’angine syphilitique est
fre´quente. Une micropolyade´nopathie ge´ne´ralise´e est quasi
constante.
Les manifestations cutane´es distinguent deux pe´riodes :
la premie`re floraison avec la rose´ole (macules e´rythe´mateuses
rose paˆle au niveau du tronc et la racine des membres,
respectant la face, non prurigineuses) ;
la seconde floraison avec les syphilides papuleuses
(papules infiltre´es cuivre´es atteignant principalement la
face et les re´gions palmoplantaires, non prurigineuses).
Apre`s une phase de latence asymptomatique, la syphilis
tertiaire de´bute trois a` 15 ans apre`s la contamination. Les
manifestations sont essentiellement neurologiques, cardiaques,
osseuses et cutane´omuqueuses (gommes re´alisant des
nodules hypodermiques inflammatoires indolores le plus
souvent au niveau de la face).
Le diagnostic de syphilis est essentiellement biologique [5].
Les tests re´alise´s en pratique (VDRL et TPHA), longtemps
ne´gatifs en cas de syphilis primaire, sont positifs lors de la
syphilis secondaire, avec des titres e´leve´s en anticorps (fig. 4).
Le patient pre´sente´ dans le cas clinique e´tait positif au VDRL
a` 1/16 et au TPHA a` 1/5120.
Enfin, il n’existe pas de diagnostic anatomopathologique, les
aspects histologiques e´tant variables. Le seul inte´reˆt de la
biopsie e´tant l’e´limination d’un diagnostic diffe´rentiel [6].
Le traitement recommande´ est le « traitement minute » :
benzathine-pe´nicilline (ExtencillineW), 2,4 millions d’UI en
intramusculaire [4]. C’est le traitement dont a be´ne´ficie

Conflits d’inte´reˆts

Conflits d’inte´reˆts
Il n’y a aucun conflit d’inte´reˆt.
Re´fe´rences
1. Baughn RE, Musher DM. Secondary syphilitic lesions. Clin Microbiol
Rev 2005;18:205–16.
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with oral manifestations. Int J Oral Maxillofac Surg 2005;34:58–
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6. Carlesimo M, Palese E, Mari E, Feliziani G, La Pietra M, De Marco
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secondary syphilis. Dermatol Online J 2008;14:23.

Deux lésions radio-opaques sur l’orthopantomogramme

Un homme de 27 ans a été vu dans le service de chirurgie
maxillo-faciale pour le bilan de 2 lésions radio-opaques
se projetant dans la région de la branche montante gauche
de la mandibule dans un contexte de douleur et
d’oedème de la joue gauche (fig. 1). Le praticien qui avait
adressé ce patient avait retenu le diagnostic de lithiase de
la glande parotide gauche. Le patient ne prenait pas de
traitement et n’avait aucun antécédent. Trois mois auparavant,
il avait présenté une douleur localisée dans l’oropharynx,
la joue, la région sous-mandibulaire gauche associée
à une otalgie homolatérale. Depuis cet épisode, il présentait
de la fièvre (38,5 ��C) environ 2 fois par semaine.
À l’examen, on ne retrouvait qu’une douleur provoquée à
la palpation de la joue et de la région sous-mandibulaire.
Il n’y avait pas d’adénopathie cervicale. L’examen endobuccal
était normal. L’indication de parotidectomie superficielle
était posée à la fin de la consultation.
Une IRM a été réalisée sans retrouver de lithiase parotidienne
ni de dilatation canalaire. Le radiologue a alors réalisé
un scanner avec injection de la région parotidienne.
Mais la parotide et son environnement étaient normaux.
L’orthopantomogramme a été refait ; il mettait en évidence
les deux mêmes lésions radio-opaques. Des radiographies
standards selon différentes incidences ont révélé que les opacités
étaient situées en dehors de la région parotidienne
(fig. 2a et b). Les clichés dynamiques sous scopie montraient
que les 2 lésions étaient mobiles lors de la déglutition.

RÉPONSE

Le premier scanner a été réexaminé avec attention et les
2 lésions, évidentes, étaient situées dans la loge amygdalienne
gauche (fig. 3a, b et c). Dans la loge amygdalienne
droite, des microcalcifications étaient également
visibles.
Le diagnostic est celui d’une lithiase amygdalienne
(« tonsillolith » des Anglo-Saxons).
Sous anesthésie générale, après une incision à la face
postérieure du pilier amygdalien antérieur, 2 lithiases
amygdaliennes ont été enlevées sans difficulté (fig. 4). La
même technique a été appliquée du côté controlatéral
pour extraire les microcalcifications.
L’orthopantomogramme postopératoire a confirmé
l’exérèse des 2 lésions.
Le patient a été revu en consultation à 1 mois et à
3 mois. Depuis l’intervention, les douleurs ont disparu et il
n’y a eu aucun épisode fébrile.

DISCUSSION

Si les microcalcifications des grosses amygdales sont fréquentes,
les lithiases amygdaliennes sont très rares. Dans
une revue récente, Ram n’a retrouvé que 26 cas publiés
dans la littérature anglo-saxonne entre 1920 et 2003 [1].
Ces lithiases amygdaliennes sont appelées tonsilloliths
dans la littérature anglo-saxonne mais ne semblent pas
avoir d’équivalent en français.
Ces lithiases sont composées de sels de calcium et se
formeraient à partir du matériel caséeux des cryptes
amygdaliennes et des filaments des germes saprophytes
[2]. Elles sont plus fréquentes chez l’adulte jeune que
chez l’enfant et surviennent 2 fois plus fréquemment
chez l’homme que chez la femme [1]. Les patients présentant
des lithiases amygdaliennes peuvent être asymptomatiques
et le diagnostic est fait par hasard sur des
panoramiques dentaires réalisés pour une autre pathologie.
Elles peuvent aussi être symptomatiques et provoquer
des douleurs chroniques de la gorge, une toux
irritative, une dysphagie, des otalgies, une halitose, une
sensation de corps étranger dans la gorge, des épisodes
récurrents d’amygdalite, des ulcérations de l’amygdale
[3-5]. Ces symptômes et les images inhabituelles sur le

EBOMFS-Announcement

EBOMFS-Announcement
INTRODUCTION: The European Board of Oro-Maxillo-Facial
Surgery (EBOMFS) in common with other European Boards
of recognized UEMS-Specialties is conducting RQ (Recognition
of Qualification) – Assessments. The European Board
exists to enhance the standards of training and practice
through different means. Among those is the EBOMFS –
Assessment, which will give the title of “Fellow of the
EBOMFS“. The Assessment is voluntary and does not affect
free movement of doctors in Europe.
ELIGIBILITY: Candidates for the R.Q. – Assessment must
satisfy one of the three following terms.
— Recognized specialists in oral and maxillofacial surgery
in one of the countries of the E.U. where the specialty is
based on a medical and dental degree.
— Recognized specialists in oral and maxillofacial surgery
in one of the countries of the E.U. where the specialty is
based on a medical degree.
— Recognized specialists in oral and maxillofacial surgery
in one of the countries of the E.U. where the specialty is
based on a dental degree, provided this specialist also holds
a medical degree.
The candidate for the R.Q. – Assessment shall have been
a recognized specialist in oral and maxillofacial surgery for
at least 3 years. It shall be demonstrated that he or she has
effectively practised oral and maxillofacial surgery during
this period. It shall be proved that he or she has shown continuing
scientific and/or continuing medical training interest
in the specialty.
STRUCTURE: The assessment will be in three parts.
1. Curriculum vitae and logbook in English.
2. Multiple Choise Exam (MCQ) in simple English.
3. Oral interview of the candidate.
The Oral Examination will be carried out using one out of
the following four languages: English, French, German,
Spanish. Exceptionally, if the candidate cannot cope with
any of these four languages and do not agree with the
offered suggestion should contact the Secretary General
for further proposals in order to find appropriate examiners
for Oral Assessment. The oral interview will last one hour
and consists of two parts:
A. Questions convering the whole scope of the specialty.
B. Case report. Each candidate must be ready to present
three well documented personal cases: (using slides, photographs,
medical imaging, casts, histology, laboratory findings
etc…).
Candidates who do not pass the first part will not be permitted
to enter the second part. Each part of the assessment
will be conducted by a panel of three assessors
selected by the board. The chairman of each jury will be
from the same country as the candidate. The decision of the
assessors will be final.
The fee for the assessment will be 400 € payable with the
application for the assessment. A copy of the bank draft
or a cheque must be enclosed. The fee cannot be refunded.
The deadline for Application for the 2006 Assessment will
be the 1st of February 2006. The assessment will take place
just before the XVIII EACMFS – Congress in Barcelona,
Spain, from Sept. 12th to Sept. 16th, 2006. Specialists
wishing to enter this assessment or wishing to obtain
further instructions and application forms should contact
the Secretary General of EBOMFS of their national representatives.
Helsinki 2005
Secretary General, EBOMFS/UEMS, Dr. Risto Kontio
European Board of Oro-Maxillo-Facial Surgery
(EBOMFS), Dept. of Oral and Maxillofacial Surgery, Helsinki
University Hospital, 00029 HUS, FIN, pfl: +358 9 47188212,
pvt: +358 00 400292, fax: +358 9 47188505, email:
risto.kontio@hus.fi

Risk factors for cancers of the oral cavity, pharynx (cavity excluded) and larynx

Risk factors for cancers of the oral cavity, pharynx (cavity
excluded) and larynx
Objective > To review the risk factors for squamous cell carcinoma
of the oral cavity, pharynx, and larynx.
Methods > Review of the literature using the Medline digital
database (1980–2007). Previously published studies or studies not
found in the database were included if relevant. Four types of
studies were selected: (1) epidemiological, (2) toxicologic, (3)
clinical, and (4) fundamental research. Publications concerning
cancer of the nasopharynx were excluded. This work is based upon
the ANAES guide for analysis of the literature and rating of
guidelines, published in January 2000.
Results > The principal risk factors are tobacco and alcohol. Other
risk factors, particularly infectious (viral) or environmental (nutritional
and occupational), are also involved. From this analysis we
conclude that: (1) most clinical and fundamental publications
concern smoking and alcohol use; (2) studies of other risk factors are
relatively old, especially those concerning nutritional and occupational
factors; (3) most publications have a low level of scientific
Résumé
Objectif > Faire le point sur les facteurs de risque des carcinomes
épidermoïdes de la cavité buccale, du pharynx et du larynx.
Méthodes > Revue de la littérature à partir de la base de données
informatisée Medline (1980–2007). Des études antérieures citées
dans les articles retenus, ou ne faisant pas partie de la base de
données, ont été incluses en fonction de leur pertinence. Quatre type
d’études ont été sélectionnés : (1) études épidémiologiques ; (2)
études toxicologiques ; (3) études cliniques ; (4) recherche fondamentale.
Ont été exclues de ce travail toutes les publications relatives
au cancer du rhinopharynx. Notre travail s’est appuyé sur le guide
d’analyse de la littérature et gradation des recommandations, publiée
par l’Anaes en janvier 2000.
Résultats > Les facteurs de risques principaux sont le tabac et l’alcool.
D’autres facteurs en particulier infectieux (virus) ou environnementaux
(nutritionnels et professionnels) sont également impliqués. Il
ressort de notre analyse que : (1) l’essentiel des publications cliniques
et fondamentales portent sur le tabac et l’alcool ; (2) pour les autres
facteurs de risques identifiés, les publications sont relativement
anciennes en particulier en ce qui concerne les facteurs nutritionnels
et professionnels ; (3) la plupart des publications ont un faible niveau

Méthodes

La recherche documentaire s’est faite à partir de la base de
données informatisée Medline (1980–2007) en utilisant
comme mots clés : « head and neck cancer », « squamous
cell carcinoma », « Tobacco », « Alcohol »,
« epidemiology », « carcinogen », « oncogenesis ». Ont été
exclues de ce travail toutes les publications relatives au cancer
du rhinopharynx compte tenu d’une épidémiologie très particulière
liée à ce type de cancer et de la nature histologique des
tumeurs rencontrées dans cette localisation anatomique.
Seules les publications traitant des cancers malpighiens de la
cavité buccale, de l’orohypopharynx et du larynx ont été
retenues.
Les auteurs de ce travail ont fait une première sélection
d’articles. Une seconde sélection a été faite par un médecin
ORL senior à partir des premiers articles sélectionnés. Des
études antérieures citées dans les articles retenus, ou ne faisant
pas partie de la base de donnée, ont été incluses en fonction de
leur pertinence. Quatre types d’études ont été sélectionnés :
e´ tudes e´ pide´ miologiques ;
e´ tudes toxicologiques ;
e´ tudes cliniques ;
recherche fondamentale.
Les facteurs de risque retenus l’ont été en fonction de leur
fréquence d’apparition dans les études.
Parmi les études cliniques, seules celles comportant un nombre
important de patients (>50) ont été retenues. Pour ces publications,
notre travail s’est appuyé sur le guide d’analyse de la
littérature et gradation des recommandations (A, B, C), publié
par l’Anaes en janvier 20006, afin d’évaluer le niveau de preuve
apporté en fonction de différents critères résumés dans le
tableau I.
Pour les études fondamentales, seules les publications
émanant d’équipes reconnues pour leurs travaux dans le
domaine de la cancérogenèse des cancers des VADS et décrivant
un mécanisme de cancérogenèse ont été retenues.
S’agissant d’une étude descriptive, il n’a pas été réalisé de
méta-analyse statistique.

Résultats

La recherche sur la base informatisée Medline a permis de
retrouver 258 articles. Après la première sélection opérée par le
groupe de lecture, 110 articles ont été retenus. Après relecture
par le médecin ORL senior, 77 ont été définitivement retenus. Si
l’on exclut les publications de l’OMS [3] et la classification de
l’Anaes [6], parmi les 75 publications restantes, 29 concernaient
des études épidémiologiques, 18 des études fondamentales,
17 des études toxicologiques et 11 des études cliniques.
Dans le chapitre qui suit, pour les études cliniques, le niveau de
preuve selon la classification de l’Anaes est indiqué entre
parenthèses.
Tabac
Le tabac peut être fumé, prisé ou chiqué. En France, le tabac
prisé et à chiquer est d’utilisation très marginale et représente
moins de 0,4 % du tabac consommé [7]. Le tabac à chiquer est
beaucoup moins toxique, mais il peut donner lieu à des cancers
des lèvres ou de la face interne des joues, car il peut être
mélangé à d’autres toxiques que sont la chaux, les feuilles de

Génétique et métabolisation des carcinogènes du tabac

Génétique et métabolisation des carcinogènes du tabac
Au niveau de l’organisme, les carcinogènes du tabac sont
métabolisés par des enzymes dont le rôle majeur est leur
élimination. Certains des gènes codant pour ces enzymes ont
un polymorphisme. Pour un individu, hériter d’une enzyme à
activité réduite peut conduire à une accumulation excessive de
toxiques et à une diminution des capacités de détoxification.
Des études épidémiologiques ont été menées afin d’identifier,
parmi les polymorphismes des gènes impliqués dans le métabolisme
des carcinogènes du tabac, ceux pouvant constituer
des facteurs de risque pour les carcinomes des VADS [24]. Les
glutathions-S-transférases (GST) forment une famille d’isoenzymes
qui catalysent la conjugaison du gluthation sur des
substrats électrophiles. Ce sont des enzymes qui ont un rôle
majeur dans la détoxification de nombreux composés.
Dans la population caucasienne, 2 génotypes homozygotes nuls
de GSTM1 et GSTT1 sont détectés chez respectivement 40 et
15 % des sujets. Dans les 2 cas, il s’agit d’une double délétion
du gène avec comme conséquence une absence totale d’enzyme.
La double délétion de GSTM1 [25] et l’association des 2
génotypes homozygotes nuls de GSTM1 et GSTT1 augmentent
le risque de carcinome des VADS [26].
Les cytochromes P450 forment une famille d’enzymes qui
intervient également dans le métabolisme de nombreux toxiques.
Parmi eux, rappelons les cytochromes P450 1A1
(=CYP1A1 MspI) et 2E1 (=CYP2E1 PstI) qui métabolisent le
B(a)P en B(a)P-diol-époxide [25]. Il est décrit chez certains
sujets une hyperactivité du CYP1A1 associée à une augmentation
des adduits du B(a)P sur l’ADN et une augmentation
du risque de cancer du larynx et de la cavité buccale chez
les fumeurs [15]. Il a été montré que l’association d’une
hyperactivité du CYP1A1 et du génotype GSTM1 nul constituait
un risque multiplicatif pour les carcinomes des VADS [25].

muhammad is the messenger of allah

All will be listed within this article was taken from books, manuscripts and texts are supported in addition to stories quoting people who actually witnessed the events. References that were relied upon, too numerous to mention here, preserved over the centuries by both Muslims and non-Muslims.


Many people in these days of the Prophet (peace be upon him). Who is it exactly? What did he teach? He loves a lot of people do not do some of them? Did he live up to his? Did the holy man? Was he a prophet of God? What is the truth about this man? You be the judge!


Here are the facts as narrated by thousands of people, many of whom knew the Prophet Muhammad (peace be upon him) and knew him personally.


* He was born to the lineage of Mecca and the oldest tribes.
* Named "Muhammad" is derived from the source, "Hamad," and the public since that time and until this very moment, God inherits the earth and them arriving him many times per day, - blessings of Allah be upon Muhammad peace be upon him -
* He never habits of the tribe in the worship of idols, idols or gods that they fell into.
* He believed that God is one God and must be worshiped alone, without any partner.
* Was revered and respected name of God never took a jest or ridicule was not used for the purposes or the interests of no use.
* He despised false worship and all the consequent behaviors and transactions degenerate.
* Committed to the application of all religious teachings, "the teachings of one God," as did the prophets before him.
* He never. He advised others not to commit this shameful act.
* It prohibits the hills as he did before Christ, peace be upon him centuries.
* He never gambled and did not allow it.
* Did not drink alcohol, though it was a very normal thing for people of his time.
* Not backbite anyone ever, and shows what he hears from gossip and backbiting.
* He fasted closer to Almighty God and away from the desires of him.
* Said that the Messiah Jesus son of Mary - peace be upon him - is a miracle of God's creation and that the mother of the Virgin of the best creation of Almighty God.
* Confirmed - peace be upon him - even to the Jews of Medina, that Jesus - peace be upon him - is the Christ, who stated in the Torah.
* He said that the miracles that came by Jesus - peace be upon him - (of healing the blind and the leper and the revival of the dead) is from God.
* He stated clearly that Jesus - peace be upon him - did not die, but God raised him to heaven.
* The alert (peace be upon him) was inspired by God, that Christ will return Ajaraloyam to lead the believers to victory over the enemies of the right and kill the Antichrist.
* He also ordered the (peace be upon him) to pay alms to the poor and he was the protector and defender of widows, orphans and the wayfarers.
• The family is reunited and honor the ties of kinship and he restored the relations between family members.
* Urged his followers to engage women through legal marriage and has forbidden adultery.
* Confirmed - upon him blessings and peace - to give women their rights of dowry, inheritance and property ....
* All manners of noble patience and humility, and others had to admit to everyone who knew him by creating Hamid, who is unparalleled among humans.


A - did not lie Muhammad - peace be upon him - never, did not betray the covenants did not false witness, never. Was known by all the tribes in Mecca, known Saadiq Secretary.
B - has not weighed - peace be upon him - never, and did not have relations outside of marriage did not accept such acts even though it was very common at that time.
T - not associated with any woman except in the framework of legitimate marriage and the presence of witnesses according to law.
W - relationship with Ms. Aisha - may Allah be pleased with them - was a valid marriage relationship we know the details of the conversations, which shared the Aisha as the highest relationship between a man and a woman full of love and respect. Ayesha is considered one of the best of Roy talk about the Prophet - peace be upon him - was not only one day the wife of the Messenger of Allah, were not linked to any other man, the Prophet did not tell him - peace be upon him - that is never a negative attitude.
C - Campus - peace be upon him - killing until it is clear from the rule of God in the situation. As God's teachings in this regard: Allah has permitted to kill all of the experience of Muslims and Islam, but fighting on the border with the province, including that of God on this matter.
H - Islam has forbidden the killing of any innocent life.
X - never happened no genocide of Jews. He asked forgiveness for them and provided them with protection, even after they broke their covenants with him - peace be upon him - several times. Did not address them, the messenger is only after it became clear to him that they betrayed him and wanted to sign him and the Muslims. Retaliation was applied only to those who proved to be treason to God and His noble Messenger.
D - then known tribes to own slaves and that Islam came to edit the order necks. He has the prophet freeing slaves and ordered all his followers to do so. It up - peace be upon him - free maid - who was like a son to him - Zaid bin Haritha and by Abu Bakr, may Allah be pleased with him bought Bilal al-Habashi - the first muezzin in Islam - only to edit it.
Y - For those who were trying to undermine the messenger and kill him, (The most famous incident that occurred when Nam master the generosity of God and his face in the bed of the Messenger of Allah on the night he left the city with Abu Bakr, may Allah be pleased with him), he did the Prophet anyone ever to punish those involved in such such acts. The biggest proof of that when the Prophet entered Mecca triumphantly and his was the first orders to his followers not to harm any who offend him and his companions were (peace be upon him). That is one of the scenes of amnesty and pardon in the life of Holy Prophet (peace be upon him).
T - did not allow the Muslims to fight in the first thirteen years of advocacy. It was not related Bmekdrthm to fight because they were experienced to do so because the nature of the life they once knew and long-standing disputes between the tribes, but it's God's fight had not been revealed yet. But after that the law of God Almighty the fighting began with the duties and rights arising from that and the limits of God. The orders of God on the subject of fighting and a clear and explicit for those who fight and how, when and what limits must not be overcome.
G - forbidden in Islam to destroy the infrastructure is strictly prohibited unless ordered by God according to certain situations.
Q - While the enemies of Islam seek to abuse the Prophet in various ways and cursing, he (peace be upon him) praying for their guidance. The best proof of this trip (peace be upon him) to Taif, which hurt the Messenger of Allah mischief very beginning of the refusal to meet him by the tribal elders and ending with the beat and pelted him with stones by children who are left behind even bloodied feet Ahariftan peace be upon him. And when he came Gabriel peace be upon him to take revenge on his enemies and offered him to order the king of the mountains to be applied on them, reject (peace be upon him), and he urged them to be guided and said, "It may be out of the solidity who believes in God." What the will of the Holy Prophet is to deliver the message and did not take care of himself and the extent of the injury suffered.
U - The Prophet (peace be upon him) that every child is born on instinct (to Islam: Islam means complete submission to God and follow his orders), but influenced by the society in which they live and education received by the change what's inside of common sense.
R - The Science of the Holy Prophet and his companions, all Muslims to worship the one God the God of Adam, Noah, Abraham, Jacob, Moses, David and Solomon and Jesus, peace be upon them all and believe in them all the apostles and prophets, and the servants of the One God. He also stressed the respect and reverence for all the prophets, without differentiating between them.
Z - also said that the assets of the Torah, the Psalms and the Gospel are from the same source as the Quran - not a God -
I - predicted the Prophet - inspired by God - a lot of events have already been, as told from the events of the future and you will get there as well.
Q - I have stated in the Koran the story of the sinking of Pharaoh, when the right of the Prophet Moses peace be upon him is outside of Egypt, "the day shall We save thee to be behind those verses," The French scientist, Maurice Bucaille in his book "The Bible, Quran and Science" to confirm this fact, which stunned the world when it reached through his analysis of the mummy of "Pharaoh" that the effects of salt remaining due to drowning in the sea, and said this is what God says in the Qur'an more than 1400 years.
P - The events of the story of the sinking of Pharaoh was before the mission of the Prophet (peace be upon him) thousands of years and mentioned in the Koran did not show this truth to the world only a few decades ago after more than 1400 years to the revelation of the Qur'an ... How the messenger to know this, if not the Holy Word of God one Sunday.

gold from the sea

In the early part of the 20 century, expressed the hope that chemists could develop a process to restore the pure gold of large quantities of sea water, making themselves and their country rich. Spent a German chemist Fritz Haber, inventor of the famous participant in the Haber process, Bush, part of his career in an attempt to extract the gold from the sea to pay the debt of Germany in the period after the First World War.
However, the lure of gold is great, people in all parts of history have spent their lives in an attempt to get it, either through theft, transmuting it from lead, or extract it from seawater. Of course, these pharmacies have failed in this endeavor. Do you successfully extract the gold require a series of centrifuges, a large and expensive so that the extracted gold will not be able to pay construction costs.
It turns out that the only metal that can be drawn from the Atlantic Ocean is profitable salt. Cubic miles of sea water value of salt, it turns out, is enough to supply the entire world to reach more than a year - 128 million tons. And is extracted from the collection of such information in areas where sea water evaporates, leaving behind salt deposits. Ancient Chinese did this as long as 3000 years ago. Today, it is to get most of the salt from salt water wells, salt domes, which were created millions of years ago when ancient seas evaporated.
Another mineral that has been successfully isolated in large quantities of sea water and manganese. In some areas of the world, covering the bottom of the ocean in several trillions of manganese nodules, the dust that has been resolved in the waters of the sea. In fact, as much as 1/1000th of sea water, by weight,

Can My Skin, Nails, And Hair Benefit From Silica Supplements


Though silica has been present in our food, body and sand for ages, it's only recently that researches have actually started comprehending the true value of this multifaceted element.
The human body is made up tissues, bones and skin, which are held together by collagen. Silica helps in strengthening the collagen and plays a vital role in its formation. As a result, silica is a natural constituent of bones, hair skin and nails of the human body.
It is quite a paradox that though silica is one of the most abundant elements on the surface of this planet, yet a variety of researches reveal that the human body loses about 41% of silica through the natural processes of elimination. Therefore, in order to maintain optimum levels of silica in the body, it's important to take more of silica rich foods like unrefined grains, fruits, alfalfa, onions, sunflower seeds, peanuts, almonds, oats and flax-seed.
Delayed aging and prevention of diseases like atherosclerosis are some of the well-known benefits of silica. The other lesser known benefits include reduction of high blood pressure and enhancing the blood circulation in the body. Silica also helps in protecting the lung tissues from pollution and aids in their maintenance and repair. It also helps in reducing inflammation in the body. People who are at a risk of developing kidney stones or urinary infection can benefit from silica since it is a natural diuretic. Silica also helps in curing and preventing diarrhea and aids in healing ulcers of the stomach and the intestines. This element can help in alleviating lower back pain and healing haemorrhoidal tissues.
Many researches have also revealed that silica helps diabetics by catalyzing the production of an enzyme inhibitor called elastase in the pancreas. It also helps in enhancing the elasticity of the joints and thus increasing the mobility. Silica may also help in lessening the pain associated with rheumatism and osteoarthritis. Certain studies have indicated that it may even help in the stimulation of processes like cell division and metabolism.
Silica augments the vigor and elasticity of the hair. Studies have indicated that it may even prevent or delay the onset of Alzheimer's by reducing the aluminum absorption in the body and also help in eliminating it as well.
Though it has not received an official conformation, yet a lot of studies have shown that the presence of adequate amounts of silica is essential for the optimum functioning of the human body. When trying to find the best silica supplements one should look for a pure, all natural source such as quartz crystal. Quartz crystal is the second most abundant compound found on this earth. Silicon Dioxide is Quartz Crystal Quartz crystal is made up for one Silicon and two Oxygen molecules.

Hair, Skin, Nail Support - the Beauty Brigade

 Hair, Skin, Nail Support - the Beauty Brigade

Skin - that thin covering that separates you from the rest of the world. It's our largest organ, providing your first line of defense from all those outside invaders and guards us against all the elements. Skin should be clear and smooth, fresh and bright.

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